Gimic 6

GIMIC 6

 

 …Du NOA Nord Ouest Argentin jusqu’ à San Pedro de ATACAMA au CHIII

 

Dimanche 13 janvier 2008 : soleil , 34°

 

A la fraiche , accompagnés d’un guide ,  nous pénétrons dans la Valle de la luna , paradis des Paléontologues qui y ont découvert d’inestimables trésors de fossiles notamment des grands sauriens

…Vaste canyon échancré comme un cratère lunaire, avec ses collines coniques grises, roses pâles et blanches …d’étonnantes sculptures naturelles évoquent un sphynx d’Egypte , un singe ….des concrétions rocheuses arrondies comme des boulets de canon

 

80 km plus loin , nous nous enfonçons dans les gorges du Parc de TALAMPAYA : gouffre spectaculaire et murailles de roches rouges et ocres telles des cathédrales

On  croirait dans le Wadi Rum , ou Brice Canyon  pour les couleurs , le Colorado ou l’ Utah pour les formes

Nous embarquons à la sortie des parcs 2 jolies routardes suisses pour le petit bourg de Villa Union ou nous les abandonnons afin de ne pas se charger et pour reprendre la piste de la ruta 40 vers  Chilecito par la Cuesta de Miranda : remake grandiose et sauvage des parcs précédents …une féerie géologique en ocre rouge piquetée de grands cactus ….Waouhhh !!!!

Km 41293 campement au milieu des cactus …

 

 

 

Lundi 14 janvier 08 : RUTA 40 + ORAGES = GALERES !!!

Des le matin , le ciel est sombre ….

Les orages éclatent de partout , la piste est épouvantable : je n’ai jamais vu de tole ondulée de cette profondeur

Nous sommes ébranlés de partout , le camion fait un bruit d’enfer !!!

La route joue les montagnes russes en passant  sans cesse au milieu de l’oued qui charrie des tombereaux de cailloux … nous passons une fois , deux fois , trois fois jusqu’à ce que …ça ne passe plus !!!! trop d’eau , trop de courant …

Il faut attendre que le niveau baisse !!!

Une camionnette est derrière nous qui, emmène un groupe de musiciens vers le nord

Nous patientons 2h en échange bien sympas

Nous arrivons de nuit à Santa Maria

Km 41720

 

Mardi 15 janvier 2008 : soleil , 34°

Au réveil nous guettons le ciel mais le soleil est revenu en force

Sur la piste nous visitons les ruines de Quilmes : village indien datant de bien avant Cristophe Collomb tout de rocaille accroché à la montagne au milieu d’ une forêt de cactus

Vers midi nous arrivons à CAFAYATE (prononcer cafachaté) : petite bourgade délicieusement paisible accrochée à la cordillière des Andes à 1660m entourée de magnifiques vignobles .. ; il faut gouter le Torrontes de chez Etchard : sec et  fruité

La place centrale est ombrée de palmiers , cèdres , poivriers et bordées de terrasses de café animées

On y mange un délicieux Cabrito al Horno fondant ( chèvre au four ) accompagné d’une cerveza negra de Salta ambrée et gouteuse

L’après midi , nous suivons la quebrada du rio de Las Conchas (dite de Cafayate) : la terre rougit  , la végétation se fait semi aride : seuls les cactus survivent

L’eau et le vent ont façonné petit à petit des formes surréalistes dans les montanes aux couleur rouge , marron vert , gris 

Le soir , repus d’images , nous allons dormir au bord du rio ou pleins d’amoureux se câlinent !!

Km 41969

 

 

Mercredi 16 janvier 08 : soleil et orages 30°

Nous remontons vers le NOA (Nord Ouest Argentin) par la vallée de LOS CALCHAIQUIS ( bien connues pour ses musiciens …) au travers des villages de

Angastaco , Molinos , Calchi

Paysages grandioses comme d’hab !!!

Orages menaçants à surveiller d’heure en heure : maintenant  ce ne sont plus les vents patagoniens qui nous poursuivent mais les crues des Rios !!

Puis brutalement , plus de direction assistée … volant dur et fuite hydraulique en dessous … on est à Molinos au milieu de la plus mauvaise partie de la ruta 40

Pendant 3h nous bataillons dans la poussière et découvrons  la quasi inaccessibilité du moteur VW

En suivant avec difficultés le circuit de direction assistée nous découvrons la fuite au raccord tuyau pompe : le raccord a du se desserrer avec les vibrations et le joint lâcher

Miracle le téléphone passe , on appelle le chef mécano VW d’Annecy qui nous confirme qu’on ne peut se passer du circuit de direction assistée  sous peine de griller la pompe ou la crémaillère

On revisse sans joint métal sur métal et , 2ème miracle un jeune chauffeur m’amène dans le boui boui d’un mécanico de bled qui me file  de l’aceite hydaulico dans des bouteilles de coca

Nb : le jeune chauffeur en question a un sourire bagué parfait : je ne sais pas chez quel orthodontiste  il va , au milieu de la vallée de los Calcahiaquis , pour donner le tour de vis mensuel ad hoc

 

On reprend la piste en s’arretant tous les 15km ou quand le volant devient dur pour revisser  et remettre de l’huile (cela suppose à chaque fois de démonter la roue … dans la poussière… nous sommes dans un état épouvantable )

Km 42147

Nous arrivons enfin à CACHI à 2300M d’altitude …petite bourgade pleine de charme avec ses rues pavées, sa petite place bordée de palmiers et de maisons basses aux arcades  blanches: on se croirait au far west

 

Des chiens partout , un musicien à la terrasse d’un café, des vieilles guimbardes (504 , R12 pick up peugeot mille fois retapées) , on se requinque avec un assado de LAMA et bon coup de rouge du cru !!!

On se réfugie au camping municipal qui est devenu l’arche de Noe du coin , rassemblant tous les jeunes routards (majoritairement des filles  , gros sacs à dos et guitare à l’épaule ) et tous ceux que les orages ont bloqués … car on vient d’apprendre que de part et d’autres la piste est coupée en plusieurs endroits emportée ou noyée par la pluie

Il faut attendre le lendemain .. demander à la police si les machina ont  déblayé  , nivelé ….

 

 

Jeudi 17 janvier 2008 : soleil , 24°

Le matin le camping s’agite, une camionnette pour Salta ramasse son quota de jeunes : paraît que la piste est ouverte , d’autres réparent leurs véhicules un peu secoués par la piste

Chacun s’interroge , c’est l’occasion de discuter de l’état des pistes boliviennes et des meilleurs trajets Perou-retour argentine

Finalement les dernières infos sont optimistes , le ciel n ‘est pas menaçant , nous repartons vers Salta

Nous montons sur un plateau aride couvert de hauts cactus

Nous en repérons un bien haut avec la forme candélabre «  Lucky Luke »

Comme par hasard , il y a justement à CE cactus parmi des milliers un couple de français …bonjour la culture BD !!!

Sur la route, nous achetons des feuilles de COCA que nous machouillons : c ‘est délicieux … entre l’épinard , l’oseille et le Wu Long tea

Nous passons un col à 3800 m léché par les nuages pour descendre par une piste escarpée très étroite , la cuesta del Obispo , vers la vallée de Salta

Le décor change brutalement : les montagnes sont maintenant couvertes de verdures

A SALTA, nous devons trouver une assurance qui prenne le relais de celle de France (couverture 3 mois hors pays carte verte)

Le syndicat d’initiative nous donne les adresses de celles dont on avait entendu parler …
Mercantilandino est OK mais chère 650 pesos /mois et ne couvre pas le Pérou , San Cristobal et 2/ 3 autres ne prennent pas en charge notre cas

D’agence en agence ,on tombe sur la SEGUNDA et un patron d’agence délicieux qui accepte de nous couvrir Chili, Perou , Bolivie pour 290 pesos les 2 mois (avec même un N° d’assistance : je ne sais ce que cela donnerait sur l’altiplano bolivien à 5000m ) 

On ne sait pas trop quelle est la couverture mais on tient un papier et on a passé  un bon moment…

Salta a du charme , de beaux bâtiments coloniaux du 18ème avec balcons en bois , grilles ouvragées et patios intérieurs bordent les rues du centre ville

…Beaucoup d’animation dans les rues et pas mal de laissés pour compte qui trainent sur les trottoirs : nous n’avions pas encore rencontré ce problème depuis notre arrivée : il faut dire qu’en Patagonie , il n’ y a pas grand monde et que la sélection y est sévère …

Le soir nous rejoignons l’unique camping qui entoure une gigantesque piscine : … l‘impression que toute la ville  vient s’y rafraichir

On s’éloigne autant que possible des diverses parillas et musiques d’autoradio

Km 42319

 

 

 

 

Vendredi 18 janvier 2008 : soleil et nuage ,  26°

Nous finalisons les papiers d’assurance et passons un bon moment sur internet à envoyer des photos , bavarder sur Skype , et contacter un transitaire afin de réserver un container de fret pour le retour du camion

Déjeuner dans un bon petit restau ( la terazza de la posta prés de la jolie place du 9 juillet) autour d’un asado gargantuesque : filet de bœuf , cotes de mouton , poulet , merguez , boudin , saucisses , intestin de chèvres , cœur de ? ….

Le soir ce sera tisane de Manzanilla et feuilles de coca

Nous quittons  Salta (pas envie de retrouver la foule du camping ) par la route en corniche Ruta 9 vers JUJUY : ç ‘est étroit et ça tourne … je suis barbouillée de trop de viande ce midi …

Km42363

Nous trouvons un terrain qui n’a de camping que le nom : verdure , chevaux , au dessus d’un joli lac mais très mal entretenu …personne

Une voiture sans âge et toute cabossée  nous rejoint avec 2 loustics douteux et déjà avinés qui  vont « pêcher et boire » … Gim a envie de partir mais je n’ai plus le courage …

 

Samedi 19 janvier 2008 :   pluie puis soleil 20°

 

Il a plu toute la nuit , les montagnes sont perdues dans les nuages

L’eau dévale des sommets pour venir grossir le Rio

La route est envahie par une végétation luxuriante

Au fur et à mesure que nous remontons la Quebrada de HUMAHUACA (patrimoine mondial de l’humanité), les arbres se raréfient puis nous retrouvons les paysages minéraux peuplés de cactus …et le soleil !!

Dans un petit village , il y a la fête de la Colpa , sorte de tambourin : hommes et femmes couverts de leur grand chapeau de feutre font plusieurs cercles et frappent avec conviction sur leur colpa pendant des heures

On est en pays Quetchua
Les marchés regorgent maintenant de ponchos , pulls chaussettes tricotés mains en poils de lama très doux …. mais informes !!

Gim a trouvé un premier jouet pour le futur BB de Jo et Auré  : un adorable hochet  plein de petites cornes de chevreau ( !) qui tintinnabulent joliment

 

Km 42523

Nous nous arrêtons à PUMAMARCA , 2400 m, dans un petit village réputé typique avec ses maisons de pisé , adossé à la montagne des 7 couleurs qui , du beige au violet en passant par le vert, rose …, exhibe toutes les richesses minérales de la région… superbe !

Sauf que tous les routards argentins , sacs à dos et guitare à l’épaule , ont eu la même idée

…le spectacle est dans la rue !!! beaucoup de filles , ventre à l’air , empoussiérées ..

La petite place centrale est envahie de jeunes assis par terre  : ils sont beaux , gais , chantent , grattent la guitare et sirotent sans cesse leur infâme maté

C’est agréable de les regarder « vivre »…ce soir des musiciens sont à l’affiche

La vallée se prépare au grand festival indien de fevrier

Le petit camping des 7 couleurs est bondé  , nous repérons un champ (.. de poussière ) au calme …nous ne tarderons pas à être rejoints …

Le soir , nous assistons à un concert au cœur de la montagne c’est très …baba cool !!

 

Dimanche 20 janvier 2008 : soleil et orages  , 21°

Nous continuons la Quebrada de Humahuaca en passant par TILCARA

On retrouve les rues pavées , la place centrale avec ses poivriers abritant les jeunes routards , les échoppes de pulls en lama , chapeaux indiens , ponchos ….les petits restau d’empenadas , tamales …

Visite du musée archéo possédant une belle collection d’objets péruviens de crânes déformés ( c’était la mode …) , outils , pointes de flêches … vases mortuaires

Nous montons , en passant au travers d’une forêt de cactus,  à la PUCARA : fortesresse précolombienne (les poutres des maisons sont en bois de cactus et les toits en pierre couverte de plantes fossilisées …

Le sommet donne sur la vallée et les montagnes dans un dégradé de couleurs infini

SUPERBE

Nous passons rapidement Humahuaca  , pas de gas oil !!!

On doit monter jusque ABRA PAMPA pour en trouver

En reprenant la piste plein sud , nous croisons une fiesta exclusivement indienne : femmes en jupes longue (une en kilt ??) ponchos , grands chapeaux , 

Des parillas fument de partout , la bière coule à flot , la majorité des gens est fin cuite

Un orchestre est installé au pied d ‘une grande dune que le public escalade

Les enfants roulent du haut de la dune

Les chevaux sont joliment harnachés et les camions bien déglingués

C’est très gai , et très coloré

Nous reprenons la piste (Ruta 40 ) pour rejoindre maintenant le CHILI en passant par l’altiplano qui longe les grandes salines à 3600m : les orages nous encerclent zébrant le ciel d’immenses éclairs

On aimerait bien descendre un peu plus bas pour dormir tranquillement , mais le plateau de la PUNA n’en finit pas de rester perché à 3700*

On s’arrête donc dormir avec les LAMAS : il y en a partout  

Coucher de soleil somptueux , silence du désert

Km 42779

 

                                                                                                            CHILI

Lundi 21 janv.-08 : soleil , 17°

Nous reprenons la piste (ruta 40 vers le sud ) pour retrouver un super goudron tout frais ,  inattendu et bienvenu , qui nous mène au Chili par le Paso de LLAMA : 300km de plateau oscillant entre 4600 et 4800m

Le turbo du camion joue son rôle à fond et nous roulons sans peine : grand confort retrouvé avec le bitume , petit maté en roulant , musique andine , paysage grandiose tout en  camaïeu de rouge , rode , ocre , gris , vert

On croise des vigognes que l’on prend bêtement pour de vulgaires guanacos

A la frontière , on se fait réquisitionner tous nos fruits et légumes ,…. je sauve une banane que je mange sur place en rendant la pelure !

Nous descendons brutalement dans le désert d’ATACAMA à SAN PEDRO 2400m

Km : 43155

Halte dans un terrain poussiéreux mais calme , pas d’eau …pas d’essence non plus aujourd’

 hui

Petites ruelles au milieu de maisons basses ocre rouge , place aux arcades et poivriers majestueux , bons gros chiens toujours et partout (on ne voit aucune crottes !!! mystère !!!)

… une bonne bière brune (cerveza negra Austral) et des tacos … TOP !!!

 

Mardi 22 janv.-08 : soleil et orages 20°

 

Nous longeons le salar de l’ATACAMA , immense dépression saline au sud de San Pedro

Les croutes de sel  forment des vaguelettes rugueuses pétrifiées

Au milieu , la luguna Chaxa y abrite des colonies de flamands roses qui viennent y nicher

100km plus loin , nous attaquons  les flancs du volcan Lascar (5600M) par une tôle ondulée, la pire que nous ayons eu , pour découvrir au détour d’un virage les 2 sublimes  lagunas émeraudes de MISCANTI ET MINIQUES : harmonie de couleurs et sensation d’espace à donner le vertige

De retour à notre campement de la veille , nous trouvons un des gigantesques poivriers tombé , abattu par un vent d’orage …. GLUPSS !!!!

Km 43425

On est désséché … on branche la bouilloire électrique (sur la prise de la douille de l’ampoule du fil éléctrique entre les 2 arbres , bouilloire en équilibre sur une chaise posée sur une table ) …. Pour une tisane de manzanilla , ouf !!!!

Puis révision de la soirée d’hier : diner sous les arcades de la petite place , cerveza negra et tacos , musiciens en plus

 

Mercredi 23 janvier 2008 

Réveil à 4h du matin : nous partons avec un guide voir ,  au lever de soleil , les GEYSERS DEL TATIO ( 4500m) 100km au nord de San Pedro

Nous avons laissé le camion et préféré un rustique mercédes pour parcourir cette piste réputée par tous les guides comme très dangereuse

En pratique la piste est tout à fait correcte par rapport à ce que nous avons fait hier

Dans l’air frais du petit matin,  les  hautes fumerolles montent en se condensant

Il faut faire attention ou on met les pieds , les croutes de sel pouvant se rompre

Je me baigne avec délice dans une eau à 30° … à 4500m … c’est le pied !!!! que je brule dans une résurgence en sortant de l’eau

Nous rencontrons un couple de jeunes français bien sympas  qui partent demain pour 5j vers le SALAR D’ UYUNI en Bolivie avec une agence

On décide de se joindre à eux …

On voulait passer par ce salar , pour rejoindre le Chili ou l’Argentine après avoir été au lac TITICACA ( Pérou) , mais toutes les infos nous disent que ce n’est pas la bonne saison … pluie , neige , sur les très mauvaises pistes de l’altiplano bolivien passant souvent vers les 5000m

On prépare donc nos sacs avec ce que l’on a de plus chaud , eau , biscuits , duvets …pour partir relax avec un bon vieux TOY en laissant le camion au repos ….et nous aussi  j’espère !!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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